L’essentiel ne réside pas là, mais dans cette façon très narcissique (et c’est un euphémisme) dont « Arthur Fellig » parle de « Weegee ».
Une fois dépassé l’agacement que certains pourraient éprouver en lisant que Weegee a tout inventé en matière de photographie, l’on se plonge avec délice dans les différends épisodes qui ponctuent sa vie chaotique, un parcours incroyable qui le conduit de l’enfance dans le Lower East Side de New-York aux cimaises du Moma.
L’épisode majeur que nous retiendrons, au milieu de tant d’autres, est celui où le photographe parle de l’adaptation de son livre Naked City par le réalisateur Jules Dassin en 1946 (en français), film dans lequel on le voit d’ailleurs apparaître comme figurant (en ayant de bons yeux, deux ou trois fois...). Étonnant également, la période suivante, les années cinquante où, fort du succès et de la notoriété du photographe, la MGM fait appel à lui pour promouvoir un autre grand film américain : The big Sleep (« Quand la ville dort, date ? Titre en anglais) de John Huston. Weegee alla de ville en ville et explora, l’espace d’une nuit, connecté à la radio de la police, les bas-fonds de nombreuses grandes villes américaines.
Mais laissons les derniers mots à l’auteur : « Tout ce que j’écris est vrai. Et j’ai les photos, les factures, les souvenirs et les cicatrices pour le prouver. »
Un futur livre de chevet, assurément.