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Un questionnaire sur la critique photographique pour les Etats généraux de la photographie : les réponses des critiques

lacritique.org
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Pour répondre à l’initiative des Filles de la photo et du réseau Diagonal ainsi que de l ’ADAGP, les Agents Associés, le CLAP, France PhotoBook, la Saif et l’Union des Photographes Professionnels (UPP) qui ont lancé il y a plus d’un an déjà des Etats généraux de la photographie dont nous rappelons les résultats dans l’actuel éditorial nous avons lancé deux questionnaires auprès des photographes comme des critiques. Voici les réponses des critiques contactés.

Question 1 Appartenez vous à une structure collégiale pour défendre vos intérêts

L’ AICA vient en tête, CEA en seconde position, puis la SCAM Sont aussi évoquées Arts et résidence réseau national Jeunes critiques d’art YACI (Young Art Critic International)

Question 2 Quels sont les supports favoris pour votre travail d’écriture critique Possédez vous votre site personnel ou votre blog ?

Le Livre vient en tête , les revues internet à égalité avec Revue papier Blog Peu de sites personnels pour les critiques , l’un d’entre eux « pensé comme un book en ligne »

Question 3 Pensez vous que l’enseignement de la critique d’art doive être structuré ? A quelles institutions doit en revenir la responsabilité ?

L’Université est le lieu le plus attendu, suivi des Écoles d’art Sont aussi évoquées les Écoles de journalisme

Structurer de véritables disciplines, style histoire de la critique, critique de la critique, etc et des projets de recherche intéressants. en université et sous forme de workshop ou de séminaire ponctuel en école d’art « Je remarque que de nombreux contenus de cours universitaires se réfèrent à la critique comme mode d’écriture et de pensée. Je propose notamment un atelier d’écriture critique en Licence 3 au Département de Photographie de l’Université Paris 8. (François Salmeron) Il faudrait davantage d’offres du type des cours de critique d’art que je donne à la www.summeracademy.at (Klaus Speidel)

Question 4 Quels sont vos rapports professionnels, financiers avec la presse et les éditeurs ?

Beaucoup de critiques répondent à des commandes Ces rapports sont paradoxaux : à la fois courtois et intellectuellement stimulants, mais extrêmement précaires au vu du travail fourni pour écrire des textes originaux sur la photographie. Les critiques indépendants se retrouvent souvent démunis face aux conditions précaires (et décevantes) que leur propose la presse et l’édition photo… Cela reflète la dissymétrie persistante entre des travailleurs indépendants (statut d’artiste-auteur) et des structures de diffusion dont parlait le rapport Racine.(François Salmeron)

Question 5 En dehors de l’écriture quelles sont les activités rémunératrices que vous pratiquez :

Les Conférence viennent en avant , suivies par Interventions en école d’art et les workshops l’Enseignement arrive ensuite avec les lectures de portefolio

Autres ressources : commissariat d’exposition création de résidences d’artistes-auteurs, ingénierie culturelle, suivi de production, formations, Modération Enseignement à l’université en histoire de l’art Enseignement en l’Ecole de commerce  Conseil en communication Enseignement dans des structures indépendantes (Berlin Art Institute, New Centre for Theory and Practice)

Question 6 L’AICA recommande des tarifs, le plus souvent ils ne sont pas respectés, auprès de quels interlocuteurs institutionnels pensez vous devoir agir ? Grosse préférence au Ministère suivi du CIPAC Sont aussi évoquées les associations AGCCPF - Association Nationale des Conservateurs du Patrimoine et des professionnels des Musées et des autres patrimoines publics de France Platform Et CPGA _ Centre Phocéen de Gestion Agréé

Le Ministère peut initier des politiques de rémunération dans ses musées et entrainer avec lui les centres d’art et pourquoi pas les lieux privés… Les tarifs sont impracticables pour de petites structures. Il faudrait passer à un modèle plus subtile comme celui de la grille tarifaire pour les artist fees, selon le modèle de W.A.G.E. qui prend en compte le budget total de l’institution, le type d’événement, etc. et détermine un pourcentage en fonction de ces critères. Une petite structure associative ne peut pratiquer les mêmes tarifs que le Centre Pompidou. C’est normal et les recommandations tarifaires de l’AICA devraient en tenir compte pour être prises au sérieux. https://wageforwork.com/certification (Klaus Speidel)

Question 7 Pensez vous que des contrats spécifiques à valeur nationale ou européenne doivent être établis pour les commandes de texte en fonction des supports ?

Oui mais de préférence nationaux Cela pourrait aider la profession, définir un cadre plus rigoureux que les préconisations de l’AICA (qui déjà aident vraiment, et ont aidé même, on peut le conjuguer au passé composé). Trop rigide, il y aura moins de commandes, les prix bas étant le plus souvent imposés par manque de moyens, en tout cas il me semble (les vrais radins sont rares en fait, c’est plutôt des personnes qui se lancent sans moyen dans des projets). Le risque, c’est que les structures, plutôt que de se tourner vers les critiques, le fassent vers celles et ceux, qui ne seraient pas soumis à ce contrat spécifique (pr exemple les étudiants, c’est déjà des choses que j’observe parfois) Oui, il faut systématiquement signer des contrats (et des devis avant de se lancer dans l’écriture) avec les commanditaires. Ce contrat devrait aussi permettre aux critiques de toucher un acompte sur le montant qui leur est dû (un pourcentage versé au moment de la signature du contrat). système de certification de wageforwork

Il serait utile d’avoir des références (comme les traducteurs qui facturent au mot) bien que cela soit difficile

Question 8 Quelles autres recommandations ou suggestions souhaitez vous faire ?

Ne pas travailler gratuitement

Les lectures de portfolio payantes pour les photographes doivent rémunérer les critiques.

Trouver comment augmenter l’intérêt du public général pour la critique. 

Réunir une cartographie des résidences, des aides, au niveau national et local

Penser comme pour toutes les professions libérales aux arrêts maladies, aux vacances, à la retraite et au droit au chômage

Les prix pour photographes et appels à projets qui demandent un soutien d’importance aux photographes (rencontre, texte long ..) doivent rémunérer les critiques.

Donner un maximum de visibilité à leurs formidables compétences pour mieux défendre la place essentielle qu’ils occupent dans l’écosystème de l’art : prix, conférence, atelier, appel à projet, etc.

Créer un prix national de la critique d’art (Philippe Piguet)

Ne pas se limiter à la seule activité critique qui est toujours sujette à divers aléas.

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++INFO++
Ont répondu à ce questionnaire Jean Marie Baldner Florian Gaité Christian Gattinoni David Gauthier Nathalie Herschdorfer Guillaume Lasserre Thierry Maindrault Noel Marikris Diane Pigeau Philippe Piguet François Salmeron Klaus Speidel Ann Stouvenel Clément Thibault Yannick Vigouroux

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