Voir en ligne : www.salondemontrouge.com
En tant qu’observatoire cette édition joue parfaitement son rôle. Du point de vue des tendances on y voit moins de peintures que certaines années précédentes. Cependant Le Prix ADAGP – « Révélation Arts Plastiques » a été attribué au dessinateur d’origine mongole Odonchimeg Davaadorj. Si installations et sculptures trouvent une juste place les nouvelles technologies sont quasi absentes. Il est intéressant de voir que l’éditeur d’ebook Tribew va récompenser par une monographie Paul Duncombe qui réalise des univers microcosmique naturels scientifiquement surveillés. La vidéo y occupe une meilleure place que la photographie, le prouvent trois des lauréats Mali Arun exaltant les liens entres humains et nature dans une vision très lyrique Grand Prix du Salon-Palais de Tokyo, Ariane Loze Prix du Conseil départemental des Hauts-de-Seine pour un renouveau filmé de l’esthétique relationnelle et Samuel Lecocq Prix des Beaux-Arts de Paris, dans une approche paysagère entre images fixes et mobiles.
On ne peut que féliciter les organisateurs d’avoir tenté d’ordonner cette diversité selon 4 grands axes de recherche. Avec ou contre la nature : L’hybridation et la combinatoire de formes disparates font retour et placent les quatre éléments, le feu et l’eau, l’air et la terre, au centre d’un système de correspondances symboliques. La boîte à outils : la création correspond à une transformation, à une recombinaison d’éléments préexistants de connaissances, d’expériences, d’émotions ou de projets. Le futur du passé : certains artistes utilisent l’anamnèse en ressuscitant des mémoires du passé, vécues ou refoulées. Mises en scène ces situations concourent à la juxtaposition du diachronique et du synchronique, de l’historique et du contemporain. Pop Team Epic : d’autres créateurs réinterprètent l’esthétique colorée et vive du Pop Art, les objets du quotidien s’accordent dans des partitions-installations immersives et des sculptures qui jonglent avec l’échelle en un art du décalage et du déplacement.
Les travaux les plus intéressants restent ceux les plus difficiles à classifier. Deux d’entre eux sont dus à des duos féminins , autour d’une scénarisation de la photographie on est captivé par le groupe PAIEN (Lia Pradal et Camille Tallent - www.paien.info) tandis que The Big Conversation Space voit Clémence de Montgolfier et Niki Korth (www.thebigconversationspace.org) réactiver l’art relationnel entre ludique et idéologique. Jules Cruveillier (www.julescruveiller.com) exerce sa fascination du cinéma à travers dessins au crayon sur papier et techniques mixtes pour créer des formes inédites d’images performées. Une bâche photographique de Julia Gault pose la question des équilibres de la représentation entre image et sculpture .Une installation très originale de My-Lan Hoang-Thuy mêle une approche spatiale du design graphique au croisement de deux civilisations avec le décalage de très petites figurines féminines en impression sur nacre comme réappropriées des mini-bols à saké.