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Révélations et confirmations des 14e Promenades Photographiques de Vendôme

Expositions visibles jusqu’au 2 septembre 2018

Ayana V. Jackson
Ayana V. Jackson
Cette année encore les Promenades Photographiques justifient bien leur nom en investissant divers lieux de la ville de Vendôme pour présenter dans de bonnes conditions d’accrochage différentes œuvres qui témoignent de la vitalité des pratiques photographiques. La volonté de toucher différents publics est manifeste par des accrochages extérieurs, l’organisation du prix MarK Grosset pour les écoles de photographie, une sélection qui s’attache à des productions issues d’esthétiques différentes, un appareil d’information clair pour chaque exposition, et une entrée libre dans tous les lieux.

Voir en ligne : www.promenadesphotographiques.com

Pour les paysages on peut s’intéresser au graphisme puissant des quasi abstractions en noir et blanc de Jérôme Galland ou leur préférer les couleurs sensuelles de la série Le dos des arbres de Clara Chichin animée par la présence quasi mystérieuse d’une silhouette féminine très attachante. Odile Andrieu responsable de la programmation s’est en effet allié des commissaires extérieurs, et cette série est ici défendue par Christine Ollier qui la présente aussi à l’Abbaye Saint Georges de Boscherville.

Dans le domaine du portrait c’est un autre curateur Xavier Renard qui introduit la révélation de ce festival : Inta Ruka, née en Lettonie elle travaille comme femme de ménage, elle saisit les modèles de sa série My country People avec un vieux Rolleiflex qu’elle charge avec des films russes noir et blanc de 64 asa. N’utilisant pas de flash mais des lumières naturelles y compris en intérieur elle oblige ses modèle à des poses excédant parfois 10 secondes. Son travail se situe dans la longue postérité des portraitistes documentaires américains avec un sens développé de l’humanité et une vraie complicité avec ses modèles.

Pour prolonger l’initiative de l’édition d’il y a deux ans, entièrement consacrée aux artistes femmes, elles sont ici encore très bien représentées. On retrouve avec plaisir l’installation très dynamique des tirages aux couleurs électriques d’Ouka Lele représentée par ‘Agence VU. Le musée offre sa grande salle d’exposition temporaire aux mises en scène d’Ayana V. Jackson. Pour sa série Intimate Justice in the Stolen Moment elle s’autoportraiture dans des hommages à la peinture classique comme aux séries photographiques des pionniers qu’elle rejoue en tant que femme de couleur.

Dans une pratique singulière Nathalie Baetens utilise l’appareil comme un outil de Danse-Rituel-Thérapie, le visage des personnes en soin y est souvent occulté par un masque qui évoque les étapes de la cure, dans une approche quasi onirique. Trois artistes ayant chacun leur esthétique propre, Philippe Bernard, Gilles Roudièrenet Tilby Vattard sont ici réunis autour de leur projet commun Üç/ très bien scénographié suite à différents séjours à Istambul. Le travail d’abstraction colorée des corps mené par Philippe Bernard reste d’une haute sensibilité.

Pour encourager la création dans les écoles de l’image le prix Mark Grosset récompense deux types de pratiques : plasticienne et documentaire. En plus d’une récompense monétaire les lauréats bénéficient d’une exposition personnelle l’année suivant leur nomination. C’est un grand intérêt que l’on découvre l’approche critique de l’extrême droite allemande par Hannes Jung. Pierre Faure a quant à lui été récompensé par le prix des Amis du Musée Albert Kahn pour sa série France Périphérique sur la pauvreté dans notre pays. L’établissement étant en réfection pour encore plusieurs mois les Promenades l’accueillent. Il travaille lui aussi en noir et blanc.

Ce sont deux travaux accrochés en installation qui ont été nommés cette année. Margaux Senlis a vu son travail sur les UXO ces munitions non explosées récompensé pour la partie documentaire. Cette étudiante de l’Ecole des Gobelins mêle portraits et objets pour dénoncer cette lâche menace sur l’intégrité corporelle des populations en guerre. Antoine de Winter de l’école Agnès Varda de Bruxelles utilise des états très différents des supports photographiques pour une narration d’une grande sensualité.

Le regard sur le monde de Mathilde Geldhoff, qu’elle l’exerce sur ses proches ou sur les paysages et populations rencontrés en Chine, reste lui aussi emprunt de poésie. Elle réactive ici les grands tirages produits pour l’exposition Amorce d’un récit de la Rue des Arts à Toulon. Dans le superbe théâtre de verdure du parc du Château dominant la ville la lecture de ces « défilants » trouve à côté de ses personnages familiers vus comme autant d’acteurs une vraie dimension cinématographique.

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