Accueil du site > Précipités > Édition > « Littoral Marseille » d’Elise Linarès

« Littoral Marseille » d’Elise Linarès

Littoral Marseille
Littoral Marseille
Publié aux Editions d’une rive à l’autre, les photographies de format carré et en couleur d’Elise Linarès, réalisées à l’Hasselblad, accompagnées d’un long texte de l’anthropologue Michel Peraldi qui conclue l’ouvrage, proposent une approche à la fois sensible et historique de la cité phocéenne.

Voir en ligne : https://www.editionsdunerivealautre...

Alternant paysages et portraits, les photographies en couleur aux tonalités très douces, presque délavées parfois, accordent la part belle aux calanques et à leurs constructions vernaculaires (cabanons, infrastructures de pêcheur etc.), car la ville comme nous le rappelle le texte de Michel Peraldi, joliment et si justement intitulé « Lieux d’où la mer se jardine », est avant tout un port ou plutôt un « jardin » fertile mais à l’écosystème fragile, creuset cosmopolite depuis l’Antiquité.

La couleur bleue (on l’utilise autant pour peindre les petits bateaux de pêche jadis nommés « pointus » que les hangars, les barrières en bois ou les volets), celle des bâches, de la mer et du ciel aussi bien sûr, comme le confie l’auteur, domine. Elle participe pleinement, avec l’usage systématique du carré de l’Hasselblad, de l’unité de la vision de l’artiste. La photographe n’est pas native de Marseille et c’est avec un le même regard curieux et fasciné qu’elle a exploré d’autres villes du littoral méditerranéen, notamment Jaffa en Israël, où elle s’est intéressée à la communauté arabe en perte d’identité.

Dans Marseille, longeant le littoral de l’Estaque au sud jusqu’aux quartiers nord, Elise Linarès a aimé pendant plusieurs mois, à raison d’une fois par semaine – le temps d’un aller-retour en TGV avec les premiers et derniers trains de la journée, déambuler en terrain inconnu. Elle s’est livrée dans cette grande ville à l’urbanisme complexe et composite, devenant petit à petit si familier, à ses errances visuelles, s’attardant parfois le temps de quelques minutes partagées à réaliser le portrait des habitants, comme celui de cette belle femme brune fumant une cigarette dont la robe est bleue, justement !

Un regard sensible et documentaire à la fois qui par le choix du format carré de l’Hasseblad, de la couleur, la distance au sujet, l’alternance des paysages et des portraits (mais sans gros plans toutefois sur les corps et sans recourir au tirage charbon Fresson) n’est pas sans rappeler celui de Didier Ben Loulou - dont Elise Linarès fut justement l’élève lors d’un workshop - cet autre chantre du bassin méditerranéen. Chez ce dernier le grain prononcé et le velouté du tirage ancrent toutefois plus directement les clichés dans la fiction, alors que les tirages chromogènes de la photographe s’ancrent plutôt dans la tradition du style documentaire, cette dernière est il est vrai historienne de formation… A noter la grande qualité d’impression des pages photographiques, dont le rendu est très proche des tirages d’exposition (que l’on pouvait découvrir récemment au début de l’été à Montmartre à Paris à la Little Big Galerie). Dans son projet de publication sur Jaffa, Elise Linarès aimerait beaucoup qu’un écrivain s’approprie cette fois ses images, afin qu’elles « fictionnent »…

haut de page
++INFO++
« Littoral Marseille » un livre de photographies d’Elise Linarès Edition D’une rive à l’autre ISBN : 978-2-9569409-0-6 35 euros

Partenariat

Cliquez visitez

JPG - 14.5 ko
Valérie Belin
JPG - 16.3 ko
Barbara Navi GALERIE VALERIE DELAUNAY
JPG - 10.8 ko
D’après maquettes Manuella Editions
JPG - 7.4 ko
Myriam Mechita

www.lacritique.org - Revue de critique d'art
Plan du site | Espace privé | SPIP