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Les paradigmes sensuels de Mïrka Lugosi

Mirka Lugosi
Mirka Lugosi
En écho à la semaine parisienne du dessin et à ses voisins Drawing Now du Carreau du Temple les éditions Loco accueillent Mïrka Lugosi pour une exposition d’atelier qui dévoile avec dessins, cadres photographiques et collages son univers aussi trouble que prégnant. C’est l’occasion aussi de découvrir sa publication Paradigme faisant suite à sa récente résidence d’artiste à la Maison Nékatoénéa du domaine d’Abadia à Hendaye.

Voir en ligne : www.mirkalugosi.com

Le livre qui fonctionne comme un journal s’ouvre et se ferme sur un portrait de l’artiste dans la nature ( pris avec la complicité de son compagnon Gilles Berquet) qui la montre à l’ouverture, face à l’océan et pour sa clôture dans son retour vers la terre. Ce voyage se joue dans l’ombilic des éléments naturels, entre les sous bois, les horizons du sexe végétal des plantes et les mouvements de l’insecte.

Le théâtre dont la scène s’ouvre en sur des « paysages carnivores » accueille le repos de l’artiste sur un rocher qui mime l’attitude de l’oiseau défunt sur le reposoir d’une chevelure blonde.

Au centre du livre, l’héroïne, de dos, est séparée de l’étendue océanique par une clôture aux piquets phalliques. C’est sur ce site que se noue le dialogue avec Marie Laure Dagoit qui écrit : « J’ai des oiseaux plein les yeux. Mon dessin a trouvé sa latitude mais je fais des manières. Il me faut encore inventer des décors, des formes, des images. »

En cette fin mai, elle ne contemple pas la houle mais son regard se clôt au profond d’elle. Les figures humaines se dédoublent sous ses paupières. Tandis que la fusion floue s’opère entre sous-bois et corps trop couvert.

Pour s’échapper ce ne sera que jambes nues, sur la pointe des pieds, tandis que la corolle d’un surtout plissé cache un moment l’identité de cette femme.

Des formes indécises qui viennent alors à elle inaugurent, à mi juin, le long chapitre de « la cruauté ». Tandis que se lève un tourbillon d’étamines, de ronces, de racines et de plumes la femme s’est enfin mise nue dans le souvenir de l’oiseau défunt.

Le sismographe d’une lente caresse verticale traverse le sous-bois. Le mille-pattes du désir simule une danse à la séduction de cette étrange machine de contrôle esthétique. Avec septembre vient le temps du « Hasard » qui ouvre dans l’humidité du paysage le « bureau des recherches poétiques » où se déploie l’habileté jonglée.

Les figures encagoulées se séparent sur l’horizon marin au ciel endeuillé d’oiseaux, chasse humaine et bataille inter-espèces se poursuivent jusqu’à la pointe du couchant.

Toute l’expérience doit alors se poursuivre sur le papier laissé dans l’atelier autant que dans s version imprimée où s’inscrit la table détaillée des œuvres. Tandis que s’enfuit la troublante silhouette féminine de l’heure bleue.

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