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Les peintures infâmantes relevaient d’une coutume féodale italienne, elles représentaient le plus souvent des hommes accompagnés d’animaux considérés à l’époque comme sales , le cochon ou l’âne, ou ayant mauvaise réputation comme le serpent. Elles étaient exposées publiquement pour dénoncer des méfaits sociaux, la honte qui en résultait était un châtiment pour ces personnages connus. Les peintres les plus célèbres les ayant pratiqué sont Andrea del Sarto et Andrea des Castagno ainsi que Sandro Boticelli lui-même. Quand on interroge le peintre sur « les harengs rouges » il fait référence à sa pratique du cinéma où l’expression marque un temps d’arrêt un halte-là dans un tournage. Il reste plus secret quant aux deux lettres TM , qu’il lie à la même période de son travail, mais qu’on a envie de comprendre en langage SMS comme une abréviation d’un je t’aime.
Ses œuvres révèlent des influences cinématographiques, celle d’une violence héritée de Lynch ou de Tarantino mais aussi de joyeux bordels transposés de Kusturica. Ses personnages faméliques arborent souvent des visages aux masques animaux, tandis que les corps sont travaillés par une matière picturale riche et des couleurs souvent vives. Les compositions de ses toiles restent souvent équilibrées, on y retrouve des partitions en diptyques mais aussi des motifs de crucifixion. La densité des formes peut faire penser à Basquiat pour les sujets et à Rauschenberg pour les techniques. Certaines compositions s’avèrent plus complexes avec saturés comme pour Notary 1983. La violence des situations de ses dessins renvoie à un néo-expressionnisme mitigé d’univers de BD. Les titres souvent ironiques ajoutent à la provocation. L’hybridation animale peut révéler une filiation bien plus ancienne celle de Jérôme Bosch avec ses monstres animaux et personnages fantastiques.
Ayant passé une grande partie de son enfance en Afrique il en retrouve une énergie bouillonnante dont il transcrit formes et couleurs dans ses toiles comme dans ses dessins. Il garde toujours une distance critique ironique qui tient son iconoclasme dyonisiaque à distance, pour mieux permettre de nous laisser y accéder.
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Bernard Magrez Institut Culturel Château Labottière 16, rue de Tivoli 33000 Bordeaux