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Les constructions de l’ère post animalière d’Etienne Chambaud

Noeuds négatifs
Noeuds négatifs
La Kunsthalle de Mulhouse expose cet été le travail du sculpteur français Etienne Chambaud « Nœuds négatifs » né en 1980 dans la région et travaillant entre Paris et Milan. L’ensemble sur une proposition de Sandrine Wymann bien que non dépourvu de qualités formelles exacerbées par un accrochage rigoureux reste de prime abord mystérieux d’autant que le lieu, ennemi des cartels, ne nous propose qu’une feuille de salle.

Voir en ligne : http://kunsthallemulhouse.com/evene...

Au fond de la grande salle principale une troublante projection vidéo INCOMPLT de 2016 présente des milliers de papillons monarques filmés au Mexique parmi des empilements de structures en glace comme autant de barres et de cercles. Une bande son faite d’enregistrement in situ et de leur reprise électronique en studio ajoute à cet étrange univers . Au pied de l’écran gît la dépouille taxidermisée d’un renard montrant l’animal comme mort, sans illusion perspectiviste. Dès lors tout nous invite à une relecture du texte général de présentation.

Son dispositif met en relation les ruines architecturales d’une cage du zoo de la ville dont il utilise des fragments pour ses sculptures qui dialoguent avec collages et peintures. Cet ensemble de structures en béton l’artiste l’a customisé avec des éléments décoratifs ou des pièces de vision qui évoquent l’abri animal détruit. Chaque sculpture oppose avec finesse la force brute du matériau de construction et la fragilité des éléments ajoutés.

Si l’on se souvient de son exposition Color Suite au Palais de Tokyo en 2009 l’installation globale reste dans des monochromes gris , les seules touches colorées sont dûes à des cartes postales d’animaux que l’on trouve dans les zoos et qui sont exaltées par des interventions à l’acrylique sur verre pour le triptyque Faon de Daim, Singes-Lions et Flamants Rouges.

Un autre élément naturel lui aussi coloré dialogue avec ces collages : un cloaque d’alligator est fixé au mur par une vis qui recrée l’image simplifiée d’un œil, intitulé Sclera ce fétiche rappelle le nom scientifique de la membrane du blanc de l’œil.Cette œuvre puissante dialogue avec d’autres de la série des Contre-Dépouilles qui retendent des peaux d’antilopes sur des châssis.

Affirmant travailler sur une « Ecologies des Séparations » Etienne Chambaud semble vouloir réactualiser les interrogations de Jorge Luis Borges pour produire des œuvres qui exigent une attention singulière pour mieux reconsidérer les liens humains à la nature et au règne animal.

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