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« La photo, c’est mettre mon errance à plat"

Entretien avec Joël Leick sur " Un journal en couleur " »

Un journal en couleur
Un journal en couleur
Rencontre dans son atelier de Paris 14e avec un artiste multimédia prolixe, jadis adepte du Polaroid SX-70, dont le velouté des impressions restitue à merveille la délicatesse de son journal photographique souvent urbain et en couleur désormais réalisé avec son smartphone…

Voir en ligne : https://www.instagram.com/joelleick...

Yannick Vigouroux : Dans les photographies que vous me montrez sur votre presse, issues de la série « Un journal en couleur », je trouve que l’on sent bien la filiation entre vos photographies numériques prises au téléphone et votre pratique passée au Polaroid...

Joël Leick : Oui, tout à fait. En fin de compte, j’ai voulu retrouver le rendu du Polaroid, le SX-70, historique, ayant disparu… Petit à petit j’en suis venu à travailler sur mon téléphone mobile en format carré. J’ai retrouvé le cadrage et la rapidité, ce côté « direct ». J’avais fait une série au Polaroid dans les années 1990. Aujourd’hui, à partir de photographies imprimées en numérique et en brillant sur un format 15 x 15 cm, je passe par une impression jet d’encre, dry-print. Vous êtes la première personne à les voir...

Yannick Vigouroux : J’aime beaucoup les ambiances avec de l’eau et nocturnes de certaines de vos images.

Joël Leick : Il y a chez moi en effet des motifs récurrents. Depuis quelque temps et le décès de mon père, j’aime insérer dans la scène ou poser sur la vitre de mon atelier des caches de diapositives 24 x 36 mm et 6 x 6 cm, comme autant de cadres dans le cadre. J’aime aussi disposer des Fuji Instax dans mes prises de vue.

Yannick Vigouroux : La vue de votre atelier me fait beaucoup penser au livre From my Window (1977) d’André Kertész, où le photographe hongrois âgé rend hommage à sa défunte femme Elisabeth en photographiant au Polaroid SX-70 des petits objets en verre placées au bord de la fenêtre de son building new-yorkais. Je songe aussi bien sûr aux Polaroids datant de la même époque d’Andreï Tarkovski. Mais vos photos de rue me font aussi penser fortement à Saul Leiter et Joel Meyerowitz…

Joël Leick : Je me retrouve bien sûr dans ces références. Certaines de mes images, où figurent des fragments érotiques, qui ne peuvent pas être publiés hélas sur Facebook ou Instagram, peuvent aussi évoquer Joël-Peter Witkin que j’admire aussi.

C’est important les références, car en photo, comme en peinture et en gravure, l’on frôle souvent les territoires des autres. L’on vit dans une époque où l’on peut revendiquer celles-ci, les assumer pleinement. C’est bien d’avoir des maîtres, mais c’est bien aussi d’avoir des cousins éloignés !… A propos des autres, j’aime installer dans les images auxquelles je fais référence mes propres obsessions : les plumes, mais aussi les insectes qui me fascinent depuis l’enfance…

La photo, c’est mettre mon errance à plat.

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++INFO++

Quelques publications :

Joël Leick, « Rectangles choisis », Fata Morgana / Librairie La Hune, 2003 ISBN : 2851945572 9 euros

Joël Leick, « Carnet n°2 », Auer Photo Foundation, 2013

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