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La joyeuse parade de BLAINE au (mac)

Blaine 1
Blaine 1
Au moment où Marseille et sa région célèbrent leur victoire comme Capitale Européenne de la Culture pour 2013, le mac rend hommage à un de ses plus grands trublions artistiques. Poète, éditeur, performer, installateur, actif sous différents pseudos et alias, Julien Blaine trouve ici une juste reconnaissance.

Voir en ligne : www.documentsdartistes.org/.../blai...

Si vous êtes de la région vous vous souvenez de son activisme tous azimuts en tant que responsable des affaires culturelles de la ville sous son nom de Christian Poitevin. Lecteur de littérature et de poésie d’avant-garde vous l’avez lu, écouté, rencontré en tant que responsable éditorial de la revue et des éditions Docks notamment. Il est certain que ce type de profil multicasquettes est mal vu dans notre pays bien rationnel. S’il s’est donné lui même l’occasion de montrer son travail à l’étranger, si les responsables internationaux sont venus le chercher pourquoi n’occupe-t-il pas totalement la place qui lui revient. Cette exposition devrait contribuer à l’y rétablir.

Oui on peut dire que cet hommage léger et intelligent est réussi parce qu’il donne à voir quarante ans de création avec des pièces qui appartiennent à juste titre à l’histoire de l’art contemporain et d’autres qui ne demandent qu’à être découvertes. Sa pratique, ses pratiques plutôt sont cultivées, citationnelles, transculturelles, transhistoriques. Leur humour d’abord chargé d’auto-dérision le rattachent à l’école active en Belgique autour de Marcel Broodthaers, avec la bonne santé aussi d’un Wim Delvoye.

Accueilli par son « Hommage à Giordano Bruno » et son homme à tête d’âne, nous découvrons que l’importance des masques et totems est liée autant à une culture populaire de l’imaginaire enfantin revu dans sa dimension ironique que dans une revisitation transitant des périodes historiques vers des états de civilisation qui se côtoient dans un joyeux bazar.

Toute l’exposition se construit comme une parade de cirque.Dans l’entrée du Musée des jeux de cartes plus haute que la taille humaine construisent le château branlant des jeux et rites enfantins autour des animaux de la ménagerie.

La première installation en hommage aux éboueurs de la ville phocéenne auprès de qui il pose regroupe le vestiaire complet des panoplies portées par Blaine , différentes taches et giclures gardent le souvenir du passage pour le tour de piste des performances. On trouve encore l’ensemble des jongleries de mots sur page blanche sans filet. La cascade la plus fameuse qui fait retenir le souffles des petits comme des grands est la vidéo de « la chute » où l’auteur dévale l’escalier monumental de la gare Saint Charles en intimant le silence d’un « chut ! » de son doigt dressé. Le numéro le plus impressionnant et le plus réussi , sorte de bouquet final, reste celui du sosie meurtrier, « Simulacre de massacre ». Les journaux régionaux toujours assoiffés se sensationnel ménagent parfois des rencontres extraordinaires dans le passage d’une rubrique à l’autre. Alors que les pages intérieures évoquent le festival d’Avignon la Une et les premières pages sont pleines du coup de folie d’un septuple meurtrier. Découvrant avec stupeur sa ressemblance frappante avec le tueur il agrandit l’image des corps et leur donne un double en trois dimensions et reproduit les pages du quotidien taché de sang.

Oui la boucle est bouclée, « il ne nous reste plus qu’à rebrousser nimehc » comme nous y incite un panneau de l’auteur pour relire nos peurs, nos rires et nos frissons à la mesure de l’histoire de l’art contemporain avec un vrai plaisir des plus diverses sensations plastique.

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Blaine au mac : Un tri

Jusqu’au 20 septembre 2009

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