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La diversité créative de la Biennale Photographique du 10°

Affiche Rencontres
Affiche Rencontres
Pour leur 8 ème édition les Rencontres Photographique du 10° collaborent de nouveau avec Fêtart qui a créé en 2011 le Festival Circulation(s). Ensemble ils ont choisi comme marraine Aglaé Bory qui a répondu à une commande dans un quartier de l’arrondissement. La manifestation concernait près de trente lieux et des affichages dans une quinzaine de lieux publics.

Voir en ligne : www.rencontresphotoparis10.fr

Formée à l’ENSP d’Arles, Aglaé Bory s’est fait remarquer dans France(s) Territoire Liquide, cette année elle a bénéficié d’une commande du CNAP sur le thème Flux, une société en mouvement avec son projet documentaire Figures mobiles.Elle a portraituré des jeunes garçons du quartier de la Grange qu’elle a fait poser sur la place circulaire au pied des immeubles, lieu de rencontres collectives. En décadrant leur figure du décor urbain qui les entoure elle révèle leur difficulté à se situer. Ses tirages ornent le pont Saint Ange. Parmi les autres travaux présentés dans la rue l’une des campagnes d’affichage la plus efficace st celle du groupe Dysturb créé en 2014 par la réunion de photojournalistes, d’écrivains et d’artistes. Leurs immenses tirages noir et blanc investissent des murs de la ville, mais aussi parcs de skate et couloirs d’écoles pour exposer des sujets d’actualité cruciaux — problèmes subis par les femmes, le changement climatique, la crise des réfugiés.

Avec son exposition Niebla : Visiones del salto, présentée à la Médiathèque Françoise Sagan Andrés Donadio, lui aussi diplômé de l’ENSP, nous conduit dans les représentations imaginaires du paysage colombien du Salto, son pays d’origine, des images d’une grande force plastique .

La partie historique était assurée par Les Douches La Galerie qui présente une mini-rétrospective d’Ernst Haas (1921- 1986). En 1952, Life, lui demande de travailler en couleur sur New York. Ce qui était exceptionnel à l’époque. Originaire d’Autriche il a émigré un an avant aux États-Unis en 1951. L’exposition regroupait un ensemble de tirages chromogènes datant de 1953 à 1978 réalisés partout dans le monde.Un must.

Le lieu central est la Mairie qui regroupe 12 lauréats sélectionnés. Salomé d’Ornano avec ses photos réalisées au Proche et au Moyen Orient produit ses collages numériques.Toutes sortes de pratiques documentaires y sont représentées avec Edouard Jacquinet qui a visité à l’international des Call centers, mais aussi de façon plus originale avec Raphaël Bourelly & Sébastien Tixier qui avec leur série Shan Sui rendent un hommage photographique à la peinture traditionnelle de paysage chinois.C’est en Galilée et en Israël que Tami Notsani réalise ses paysages en mutation.Une série d’une grande force esthétique est réalisée par Sydney Léa Le Bour du studio Hans Lucas dans une carrière de calcaire en Egypte.

Plusieurs créateurs exploitent des images d’archives familiale, cela permet à Amanda Sellem d’évoquer le voyage fondateur de sa grand mère de l’Algérie vers la France. Cédric Calandraud revisite un vieil album pour raturer certains visages et ne laisser que l’expression des liens intimes unissant proches et membres d’une même cellule familiale. Gabriel Gauffre qui fait l’objet de l’affiche présente ses Brûlures à partir d’images de rue réalisées dans une ex-concession française de Shangaï.

L’une des propositions les plus originales est accueillie à l’Immix Galerie sous l’intitulé Critiques mais artistes. Elle réunit trois plasticiens d’origine italienne dont deux membres de notre équipe de rédaction. Nous sommes introduits dans le lieu par la fragilité des autoportraits d’Alessandra Capodacqua réalisés au sténopé dans des couleurs évanescentes. Dans le faste d’un palais baroque elle joue de ses présences apparaissant ou disparaissant selon le temps long de la prise de vue. Les oeuvres de Christian Gattinoni et Paul di Felice ont d’abord été pensées pour l’espace d’un livre. La vie amoureuse des anges, vidéogame paru chez Area pour le premier et L’oeil cathodique qui vient de paraître dans la collection Rétina aux éditions l’Harmattan pour le responsable du Mois Européen de la Photographie au Luxembourg. Les deux auteurs interrogent le rôle des écrans dans notre quotidien. Gattinoni dresse le portrait amoureux de sa compagne confrontée au modèle électronique de l’ange. L’essai de Di Felice théorise la distance critique entre les images du quotidien et celles des flux télévisuel et internet. Le livre manifeste une grande liberté de mise en page rare dans la collection, les Dichotomies écraniques aux couleurs flashy dialoguent avec un Canto dont le lyrisme double l’engagement théorique.

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++INFO++

https://immixgalerie.fr

« L’oeil cathodique » Retina Création L’harmattan 2019 ISBN 978-2-343-18140-0 15,50 euros

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