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Jean-Gilles Badaire, les hantises picturales de la mort exaltée

Autoportrait
Autoportrait
À la fois peintre, dessinateur et écrivain, Jean-Gilles Badaire (1951-2022) s’est fait connaitre en France, à la croisée de la poésie et de la peinture, notamment dans la tradition du livre d’artiste. Une première rétrospective de ses œuvres s’était déjà tenue en 2004 en la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier qui accueille actuellement « La mort n’en saura rien ».

Voir en ligne : https://www.orleans-metropole.fr/la...

Originaire de la région Centre Val de Loire il a longtemps exercé au Château de Chambord, comme guide conférencier , en 2012 il y a exposé une soixantaine d œuvres réunies sous le vocable ” Cérémonies” lui qui a toujours travaillé en séries rassemblait ainsi, sur six cents mètres carrés, paysages, portraits, motifs religieux, natures mortes et vanités.

Il a connu de nombreuses collaborations pour des livres d’artiste avec les plus grands auteurs de sa génération et de la précédente parmi lesquels on peut citer Joë Bousquet, Bernard Noël, Blaise Cendrars, René Daumal, Giuseppe Ungaretti, Julien Gracq ou Emily Dickinson. Beaucoup de ces ouvrages singuliers ont été publiés par les éditions Fata Morgana.

Il s’appuie sur sa profonde connaissance de l’histoire de l’art, pour se réapproprier les formes classiques de la peinture, portraits, natures mortes, scènes de genre, motifs religieux, en les perturbant grâce à l’ajout de matériaux pauvres tels l‘huile de vidange, la cendre ou le cambouis.Son approche expressionniste et ce goût d‘une matière brute le situent dans la lignée d‘un Fautrier ou plus proche encore d‘un Rebeyrolle.

Sa pratique se fonde sur une énergie du geste qui lui confère une réelle puissance d’exécution, transcendant la figure pour pour qu’elle accède ç une autre dimension, plus spirituelle.

La Mort n’en saura rien constitue la traversée de toute une vie de l’enfance à la mort. La figuration dialoguée avec la mort y prend diverses formes vanités, crânes, squelettes dansants, chemin de croix…

Dans la première travée de la Collégiale la série Mémento en vert et bleu réalisée en 2020 est constituée d’autoportraits rétrospectifs de l’enfant qu’il fut. Ces toiles réalisées d’après des photos de famille desquelles il a gommé ses ascendants et les autres membres sont révélatrices d’une âpre quête d’identité à la fin de la vie du peintre .

Dans la travée parallèle on peut admirer ses toutes dernières toiles peintes avant son décès, il y poursuit sa quête d‘identité annoncée, concernant l’humanité entière, dans notre rapport commun à la finitude.

Au centre de la Collégiale un Chemin de croix inversé occupe les cimaises tandis que le fond accueille Passage des morts une immense toile accompagnée d‘une installation au sol. Le choeur est investi par un imposant triptyque, une Danse macabre. Cet ensemble d‘une haute tenue picturale et spirituelle offre une expérience rare.

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++INFO++
Jean-Gilles Badaire est représenté par la galerie Cappaza qui assure le co-commissariat avec Cécile Badaire de cette exposition visible jusqu’au 17 mars 2024 https://www.galerie-capazza.com/fr/12-oeuvres ?manufacturer=3

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