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Inframince 15 Les images opératoires des nouvelles cartographies

Revue Inframince n°15
Revue Inframince n°15
La revue Inframince , organe de la recherche à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles vient de sortir son 15eme numéro en co-édition avec Filigranes. Coordonné par les deux enseignants Caroline Bernard et Nicolas Giraud il explore le thème : « L’image n’est pas le territoire : données, points de vue et cartographie. » L’ensemble constitue autant une approche rénovée du paysage qu’une ouverture sur les nouvelles formes technologiques de ses approches.

Voir en ligne : https://www.ensp-arles.fr/inframince/

Ils s’attachent aux images qu’Harun Farocki évoquait comme opératoires, que les deux enseignants d’Arles ont étudié pendant quatre ans en collaboration avec l’Ecole des arts visuels et médiatiques de l’université du Québec à Montréal ouvrant ensemble des nouvelles approches topographiques à travers les données quantifiables de l’image.Produites par des logiciels dédiés, des caméras thermiques, des drones... elles relaient les événements saisis, les augmentent d’informations non visibles.

Le numéro s’ouvre sur le portfolio Who owns the USA du canadien Nans Bertuzzo, doctorant à l’UQUAM. Ses paysages américains produits en couleurs au moyen format et en panoramique sont mis en relation avec des ensembles de questions à caractère idéologique qui les mettent en perspective. Ceux ci remettent en question le caractère plutôt bucolique, bien qu’informatif puisque clichés sur Google View de ces sites en investigant les dimensions du pouvoir. Son exposition 5ws s’appuie sur les cinq questions que doit poser le bon journaliste Who,What, Where, When et Why. Il collationner partir de là g les requêtes internet les plus fréquentes qui lui fournissent ses questions-légendes.

Un autre portefolio plus spécifiquement photo, Matériaux de construction est celui de l’artiste Mezli Vega Osorno, mexicaine d’origine , docteure de l’ENSP, elle y explore les ravages de l’extraction exagérée au niveau mondial du sable nécessaire à la fabrication du béton.

L’équipe de rédaction traduit un un article ancien de l’artiste autrichienne vidéaste et théoricienne Hito Steyerl sur La perspective verticale En chute libre. Elle ouvre sa réflexion sur une oeuvre performative de Bas Jan Ader Broken Fall (organic), poursuit par des références à l’histoire de l’art avant de s’ouvrir à une réflexion sur l’architecture contemporaine.

Au coeur du numéro un dossier commun réalisé par montréalais et arlésiens Données, points de vues et cartographie s’accompagne d’illustrations en petit format d’oeuvres de Guillaume Pascale, Alice Jarry, Jean Dubois et une vue d’un banquet- performance Tablées d’Alexandre Castongay et Sophie Perry. Les divers dispositifs de surveillance du territoire y sont approchés de façon critique. On s’intéressera particulièrement à l’installation vidéo de Guillaume Pascale L’homme aux caméras, qui développe ensuite sa pratique dans son article où il situe ses oeuvres Entre localisation globale et situation locale.

Pour son analyse des « nouveaux dispositifs de questionnement des territoires » Danièle Méaux s’appuie sur deux exemples précis dont la collaboration très photographique de deux diplômés d’Arles Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth, leurs Paysages usagés et leur enquête provençale OPP GR2013 mais aussi sur l’approche plus technologique du site de Camilo José Vergara Invincible Cities.

Nicolas Giraud mène son entretien Un catalogue utopique avec Eric Tabuchi dont on se souvient des trois livres aux éditions Poursuite Twenty-four Modern Lorraine Churches et surtout Atlas of Forms et Atlas des Régions Naturelles.Il évoque sa double méthode de recherche dans l’exploration in situ du réel et dans la quête d’archives internet. C’est à lui qu’est confié l’image de couverture d’une maquette de tour Eiffel écroulée, ce qui rejoint son travail d’installation et de volumes. Si son travail se situe dans l’héritage des Becher il en diversifie les approches en les actualisant, avec aussi un certain sens de l’humour totalement absent chez ses modèles de Dusseldorf.

Les livres critiqués en fin de revue concernent tous la thématique générale du numéro : un essai documentaire à six mains Terra forma, manuel de cartographies potentielles, un essai illustré sur La pataphysique de l’espace et trois monographies d’artistes Drailles de Till Roeskens, Souvenirs d’un glacier de Corinne Vionnet et le très engagé How to Secure a country de l’italo-suisse Salvatore Vitale, données visuelles et archives témoignent dans une approche conceptuelle des extravagances sécuritaires à partir du territoire helvétique.

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++INFO++
INFRAMINCE n°15 L’image n’est pas le territoire ISBN 979-10-91540-35-3 15 euros

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