Gilbert Sabatier , 60 ans de création, un parcours de vie dans l’art

Gilbert Sabatier est né en 1941 à Haiphong au Viêt Nam, artiste depuis 1960 Il pratique ses différents arts en travaillant par périodes généralement longues de 3 à 6 ans , prouvant sa volonté de renouvellement dans sa recherche. Les sept premières années de cette création, figuratives, s’attachent à reprendre les grands thèmes anciens de l’histoire de l’art des périodes médiévales et Renaissance : la résurrection, l’ apocalypse, la Cène, les danses macabres…

Après un court épisode surréaliste, les années 1970 voient la domination thématique du corps féminin avec les deux séries Solitudes partagées et Les Mondes parallèles. Cette prégnance corporelle que l’on retrouve dans les eaux fortes est empreinte d’un érotisme de bon aloi. Ce n’est qu’au début des nuées 2000 que la représentation de la femme trouvera son illustration sculpturale, avec les terres cuites de la série Les Civilisations . Ces oeuvres de petit et moyen format sont dans une certaine forme de classicisme les plus intéressantes de sa production en volume.

Avec les années 1980 l’artiste débute la partie la plus créative de sa pratique picturale avec ses Préludes à l’abstraction et notamment ses Structures encéphaliques qu’il va décliner sous différentes formes dans son besoin de classification périodique de sa création. Dans les années 1990 toujours en utilisant l’acrylique sur toile il expérimente ses Déclinaisons de lumière et de matière puis ses Infiltrations de lumière avec ce sous-titre Lumière source de vie.

Ne serait ce que par ses titres son oeuvre comporte toujours une dimension philosophique. Ainsi La vie des anges est décrite dans l’intitulé complémentaire comme Tentative de décryptage des structures fluctuantes et dynamiques des horizons de l’au-delà. Cette spiritualité se teinte de psychanalyse, comme l’annonce cette légende d’une série de 2015 d’un voyage pictural dans Les jardins paradisiaques de notre subconscient. Toujours en recherche d’une peinture aux formes aussi charnelles que fluides et aux couleurs d’une réelle vivacité ses dernières productions peintes trouvent leur synergie dans un retour aux composantes structurelles du cerveau pour ses Ombres et lumières cortexiennes.

Les différentes périodes qui se succèdent clairement dans cette oeuvre témoignent d’un même investissement aussi bien esthétique que philosophique qui manifestent la même croyance en l’humain.