Galerie Jean-Louis Ramand
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Johann Fournier erre dans des espaces à l’abandon, les visite, les découvre et y retourne pour y saisir une certaine étrangeté. Pour lui, « le végétal incarne une présence humaine ». Ses photographies de la série Entre le temps glisse le monde mêlent fiction et réalité. Elles mettent en lumière la capacité des éléments naturels à pousser à travers les failles. Parfois une couleur attire et renforce le caractère théâtral de ses images.
Sa série Relique invite à contempler un bout de paysage isolé. L’artiste dit « déconstruire les paysages pour les déplacer hors du temps ». Ses photographies jouent sur le trouble des rapports d’échelle et nous invitent à nous interroger sur les limites de l’espace. Par son travail sur les couleurs, Johann Fournier cherche à faire dissoudre le paysage. Son travail s’inscrit dans le courant de démarches artistiques qui tendent à restaurer le lien entre l’homme et la nature.
Ses photographies présentent un aspect quasi cinématographique, nous amènent à rêver et à nous imaginer partir à la découverte de traces de nouvelles vies qui reprennent.
Les images de Suzanne Moxhay montrent des intérieurs où la nature s’étend, un décor qui peut rappeler les peintures de paysages de ruines. Avec Hothouse, photographie récente, elle fait directement référence à la serre, ce lieu de conservation des plantes, dans lequel voyager.
D’où surgissent les sources de lumière dans ses photographies ? L’artiste compose ses espaces de toutes pièces et fait référence à des lieux chargés d’une histoire. Sa méthode de travail tient du découpage et du photomontage de fragments de photos et de peintures. La tradition de la peinture de paysage romantique l’inspire et ses photographies combinent différents espaces photographiés et peints, vides et qui donnent une sensation de confinement.
Les maisons deviennent quasi hantées de présences. « J’explore les liens entre l’histoire connue de la maison et ce que j’imagine au travers des traces les plus éphémères comme les couches de papier peint qui se décollent et les graffiti estompés qui se sont accumulés au travers des siècles. » explique-t-elle. Des mouvements d’envolée sont captés dans sa photographie Dormer et se révèle alors un moment de présence-absence. Les photographies de Suzanne Moxhay nous invitent à une pause dans un « temps suspendu », tel que le précise également le galeriste.
Les œuvres de ces deux artistes dévoilent ainsi des espaces où la nature se développe et prend le dessus comme inscription d’une nouvelle vie. Leurs images où le vide a toute sa place ouvrent vers des récits et nous proposent de laisser venir pensées, souvenirs de déambulations dans des lieux à l’abandon ou découvertes d’images anciennes.