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Deuxième série de portraits-fantômes de Mickael Phelippeau à Orléans

Mickael Phelippeau
Mickael Phelippeau
Mickael Phelippeau travaille ses performances chorégraphiques dans toutes les formes de la rencontre et des partages d’identités. Après avoir lui-même depuis 2013 expérimenté ses « portraits-fantômes » réalisés dans des maisons ou des appartements prêtés il passe commande avec le Centre Chorégraphique National d’Orléans à cinq chorégraphes d’investir trois jours durant un lieu privé pour en imaginer le portrait performé .

Voir en ligne : https://www.bi-portrait.net/fr

Quatre occupants de maisons individuelles contactés par l’artiste ont accepté de laisser libre accès à leur domicile à un chorégraphe. A charge pour lui, pour elle, de créer une forme courte qui à partir du décor domestique et des objets propres dresse leur portrait en creux.

Pour cette édition les quatre maisons ont un caractère bien personnalisé. Photos et oeuvres gravées ou peintes, objets singuliers artisanaux ou artistiques font office de déclencheurs. Chacun des artistes a associé un refrain de musique populaire au propriétaire ou locataire supposé.Sont ainsi convoqués Dalida, Léo Ferré et pour la famille la plus liée aux pratiques artistiques, peinture et bd, France Gall assure la bande son avec « Cézanne peint ».

Nadia Beugré assume sa présence à la place de l’occupante trouvant un tissu recouvert de brillants de pacotille elle s’en affuble pour accompagner Dalida sur « Laisez moi danser ». D’étonnantes bouteilles de vin au cul tranché net lui permettent d’inciter les spectateurs à créer un rythme pour sortir dans le jardin, retrouver les poules et proposer un joyeux hymne à la vie.

Dans trois cas les animaux sont très présents , ils accompagnent les apparitions furtives de Gaelle Bourges qui entraine les spectateurs au son d’une cloche tibétaine dans les différentes stations de cette maison d’artiste aux nombreux objets customisés à travers le double atelier.

Marlene Saldana&Jonathan Drillet filment longuement la nombreuse population animale de la maison familiale où ils résident. Une panne de courant les plonge dans un étrange délire drolatique où ils s ‘assimilent totalement au couple propriétaire, prenant au sens propre l’expression « portrait-fantôme ».

Michel Schweizer joue aussi de beaucoup d’ironie en s’appuyant surle prénom Fatima pour supposer un impossible hasard qui lui aurait fait connaitre cette femme et avoir partagé une aventure amoureuse avec elle. Il délire leur aventure à partir d’éléments plastiques, le goût du bleu qui les aurait mené au Portugal à la recherche des azulejos, puis à la Biennale de Venise dans une installation monochrome qui signe leur rupture. Celle-ci s’annonçait déjà lorsqu’elle aurait refusé le cadeau très personnel d’un canevas de 29725 points représentant un gros plan de pénétration sexuelle. En partant de la maison il a inscrit au verso d’une pierre du jardinet ce message d’adieu « On cherche toujours quelqu’un avec qui pouvoir vieillir alors qu’on devrait chercher quelqu’un avec qui rester enfant ».

Cette leçon Mickael Phelippeau et ses invités nous la font expérimenter à travers ces demeures hantées par des « portraits -fantômes » mais plein des bonheurs de la rencontre qu’offre la vie.

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