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De l’importance du lieu pour les foires et salons, fiac, slick etc

Orlan/Michel Rein
Orlan/Michel Rein
Pas moins de cinq foires en quatre jours, en cette fin octobre, Paris continue d’affirmer sa volonté de retour sur une scène européenne où Bâle et Londres via Frieze continuent de dominer. Sur cette scène parisienne la FIAC et SLICK se sont détachées nettement. Quelle importance joue le lieu sur cette réussite, quels autres facteurs contribuent à ce succès.

Voir en ligne : www.slick-paris.com/

Comment ignorer que la réussite d’un certain nombre de manifestations parisiennes telles que la force de l’art, la FIAC ou l’exposition du Fresnoy à la fin de l’année dernière sont en partie dues à leur inscription au cœur du Grand Palais. Certes les habitudes géographiques sont tenaces et le passage pour les visiteurs de la Fiac du site du Grand Palais à la cour carrée du Louvre est particulièrement renforcé par le passage des sculptures au Jardin des Tuileries, même si cette année la sélection de ces œuvres in situ était beaucoup moins convaincante.

La géographie trouve aussi ses limites quand cette année il était triste de voir que le départ de l’équipe organisant Show Off de Magda Danysz et des Filles du Calvaire réduisait la foire à sa portion congrue malgré une implantation hyper stratégique sur le port des Champs Elysées. Bien que nous soyons toujours très attachés au travail de fond des organisateurs dont Vanessa Quang et Olivier Hoog nous avons senti cette édition comme transitoire. Là où la modestie et les choix de Docks Art Fair convainquaient comme pendant à la Biennale de Lyon on restait cette année sur sa faim pour Show Off malgré la qualité des galeries qui étaient présentes.

Sur le chemin entre les deux parties de la FIAC Art Elysées ne retenait nos pas que par quelques initiatives celles de Baudoin Lebon l’organisateur notamment dont le stand confié à Bernard Moninot prouvait encore à ceux qui en douteraient l’élégance de ses horizons dessinés, autant que sa capacité à déstructurer espace et objets avec une chorégraphie de lumière comme aimait à en dessiner Oskar Schlemmer. Coté photo la galerie Lucien Schweizer poursuivait la démonstration de son excellence, tandis que la galerie toulousaine Kandler accueillait un solo show de Lionel Bayol Thémines.

Autre limite éprouvée de l’intérêt des lieux, la petite nouvelle, la foire Cutlog dans le superbe environnement de la Bourse du Commerce proche du Louvre ne valait que par la présence de trois galeries deux françaises et une allemande Favriel.Patricia Dorfman apportait la caution de son expérience, Philippe Chaume a trouvé sa place parmi les galeries essentiellement orientées photo. Frédéric Lebain y expérimentait son exploration de la mise en abîme de l’image réalisée en situ suscitant d’intéressants effets de trompe l’œil.

Dans les deux cadres prestigieux de la Fiac on a pu repérer un retour à des pièces aux dimensions plus raisonnables, dessins , collages, photos et petites sculptures étaient bien représentées alors qu’installations et vidéo étaient beaucoup moins présentes. Bien que des esthétiques toujours diverses se manifestent avec la même énergie le retour à la figure et à des approches sensibles du réel était patent. Est ce en réaction que l’un des rares exemples de propositions très conceptuelles, celle de Saadane Afif fut récompensé par le prix Marcel Duchamp décerné par l’ADIAF ?

Du côté du sensible les solo show de Michel Rein, dont celui de notre star égérie Orlan, et le dialogue entre des pièces de Jan Fabre et de la plus subtile des artistes luxembourgeoises Sue Mei Tse chez Beaumont Public. Par ailleurs dans une poursuite de la tradition du dessin à la Klimt les nus tremblés jusqu’à l’os de Chloé Pienne restent un must. Pratique tout aussi modeste mais d’une grande prégnance les photos peintes de la danoise Sofie Bind Moller sont remarquables.

Si Slick s’affirmait cette année comme vraiment complémentaire de la FIAC c’est parce qu’elle a su investir avec une réelle intelligence scénographique la totalité des espaces de la grande nef et des sous sols du 104 mêlant les propositions de jeunes galeries (stand remarquable de la Heart Galerie avec Ultra Violet, activisme photo de la galerie Dixneuf) et d’aînés plus installés (dont Polaris). Le même catalogue-revue, simple et efficace et des programmations de performances et de rencontres théoriques dans le lieu maintenant accepté par tous les parisiens et les collectionneurs étrangers présents à Paris.

Tout récemment le salon Jeune création a su trouver dans les mêmes lieux du nord parisien un cadre digne de son action, notamment avec la carte blanche donnée à Lorraine Hussenot autour des « Forgotten territories » où l’on remarquait les maquettes de Daniel Chust Peters, les photos d’Edouard Decam et les images architecturales de Romain Erkiletlian. Les organisateurs ont aussi invité pour accompagner les oeuvres de jeunes critiques tenant l’association Portraits (www.portraits-lagalerie.fr). A découvrir sur le site Jeune Création.

Si la géographie locale au niveau de la Capitale rétablit des circulations efficaces la situation française pourrait trouver une meilleure place au niveau international, c’est un pari que cet automne de foires et de salons parisiennes permet de prendre et espérons le de tenir.

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