Voir en ligne : http://www.cytwombly.info/
De Cy Twombly en Avignon on se souvient qu’en 2007 il y proposait la magnifique exposition de peinture « Blooming » sous-titrée « Scattered, Blossoms & Other Things », - Semés à la volée, en éclosions et autres choses- . On retrouve cette vitalité dans ses photographies sur papier. Pour cette exposition qui ne peut qu’apparaître après son décès que comme une sorte d’autoportrait testamentaire il s’inscrit dans une lignée de peintres tels Bonnard Degas et Vuillard qui ont eux aussi, à leur époque pratiqué, la photographie. Il présente les tirages d’autres artistes. Il traverse toute une partie de l’histoire de l’image argentique avec des pionniers comme Julia Margaret Cameron , les superbes stéréoscopes de Jacques Henri Lartigue, puis Diane Arbus ou Gisèle Freund On y retrouve ses contemporain Sol Lewitt, et Ed Ruscha, Parmi les expérimentateurs actuels il met en avant sa compatriote Sally Mann , Cindy Sherman ou Hiroshi Sugimoto,
L’exposition Marker dans la salle de l’Archevêché est construite en trois parties, , en introduction la série After Durer en noir et blanc retravaille habilement des gravures en les déconstruisant. Des affiches nous y rappellent aussi les grands films que nous avons tant aimés « Sans soleil », « Le fond de l’air est rouge » …. Le reportage photographique des années 1950 en Corée reste d’une présence merveilleusement plastique, il y révèle une humanité bouleversante . La projection du chef d’œuvre qu’est « La Jetée » le complète. A l’autre extrémité de la salle l’installation vidéo de « The silent movie » montre les talents de constructeurs de fictions de Marker. Cette capacité à mêler situations historiques et invention plus intime a donné l’inoubliable « Level five ». Malheureusement les cent quatre vingt dix sept tirages couleur des portraits pris à la sauvette dans le métro, travaillés à l’ordinateur sont forts mauvais. Certains deviennent ridicules quand il y incruste un chef d’œuvre de la peinture. Vu l’age de l’artiste et sa renommée cela va certainement permettre à ces tirages de se vendre comme des petits pains.
Nous tous qui sur plusieurs générations avons tant idôlatré Chris Marker nous nous contenterons désormais de revoir les vidéo en oubliant cette désastreuse série et puis nous retournerons , sans nostalgie consulter les deux volumes du catalogues publié par Actes Sud et la Fondation Lambert « Le Temps retrouvé, Cy Twombly Photographer, Friends and Others »