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Arrêt sur paysage,

Un château La Ballue, un festival Extension sauvage

Laurent Pichaud
Laurent Pichaud
A l’initiative de l’éditrice Claude Arthaud les jardins du château XVIIe de la Ballue , proches du Mont Saint Michel, ont été repensés dans les années 70 sur le modèle des jardins maniéristes à labyrinthe. Reconnus depuis 1998 « Monument historique » et labellisés depuis 2005 « Jardin Remarquable » ils accueillent grâce à l’action de sa nouvelle propriétaire Marie-Françoise Mathiot-Mathon de nombreuses manifestations d’arts plastiques, de la musique et pour la première fois cet été du spectacle vivant. L’occasion trop belle nous est donnée de réfléchir sur le marquage du paysage par les corps et les images.

Voir en ligne : www.extensionsauvage.com

Le photographe Yann Monel vient de publier un ouvrage photographique Variations sur les jardins de la Ballue et de leurs paysages , qui dans une rigueur toute classique accompagne les variations saisonnières de la lumière pour en exalter les vertus baroques. On comprend que Rauschenberg, Takis, Niki de Saint Phalle, Tapiès, Tal-Coat ait eu envie d’y séjourner et d’y travailler.

La programmation de Latifa Laâbissi et Margot Videcoq, est proche des préoccupations du Musée de la Danse, installé sans collection, à Rennes par Boris Charmatz. Elle s’applique à travailler l’in situ et à remettre en question nos perceptions du paysage. Depuis 2001 Laurent Pichaud teste son solo Lande part dans différents types de situations urbaines ou naturelles, non-lieux et sites lui permettent d’opérer des zooms arrières qui obligent le spectateur à se situer visuellement dans l’espace, à en jauger les dimensions à en prendre considération le territoire et sa topologie.

Après ces multiples arrêts sur paysage, la découverte pour beaucoup de spectateurs fut sans conteste le jeune chorégraphe et danseur américain Daniel Linehan avec son solo Not About Everything. Il détermine au sol un cercle de revues de différentes approches des sciences humaines, un cadre pour une scène plus intime. Quand il y entre c’est dans un mouvement giratoire d’une folle énergie qui ne l’empêche pas de réciter un texte très personnel qui met à distance idéologie, savoirs et situation paysagère. Déterritorialisé le vivant triomphe du site.

Le même Musée de la danse a produit en 2001 une vidéo de Dimitri Chamblas et Aldo Lee intitulé Horace Benedict : 17 observations d’artistes dans les alpages où l’on retrouvait Boris Charmatz Anne Collod, Jennifer Lacey, Benoit Lachambre, Xavier Leroy, Jean-Luc Moulène, Steve Paxton. A l’ouverture de cette performance une affiche de friche industrielle qui occupe tout l’écran est attaquée au nunchaku pour que les déchirures de son support laissent peu à peu apparaître le paysage des alpages où vont se dérouler les autres interventions. La destruction d’une image post-industrielle pour accéder à la réalité d’une vue naturelle peut sembler symbolique de toute la démarche des organisateurs qui à l’année se préoccupe de transmission et de mise en visibilité d’œuvres.

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++INFO++

Variations sur les jardins de la Ballue et de leurs paysages ISBN :9782916954967 www.laballue.com http://www.jardinshumus.com/

Château de la Ballue 35 560 Bazouges-la Pérouse www.laballue.com email : chateau@la-ballue.com tél : 33(0)2 99 97 47 86

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